La mort guette dans l'entr'espace by K.-H. Scheer & Clark Darlton

La mort guette dans l'entr'espace by K.-H. Scheer & Clark Darlton

Auteur:K.-H. Scheer & Clark Darlton [Scheer, K.-H. & Darlton, Clark]
La langue: fra
Format: epub
Tags: SF
Éditeur: Projet Renaissance
Publié: 2017-03-12T15:15:19+00:00


Nathan reconnut son erreur ; chacun de ces êtres en comportait deux en réalité. L’un était un quadrupède de forte taille ; l’autre ressemblait tout à fait à ses amis de l’astronef, mais vêtu différemment – en particulier la haute parure multicolore qu’il portait sur la tête.

Le Solitaire, que la rencontre amusait prodigieusement, changea de forme, se modelant cette fois sur le Deux-Pattes. Il le dépassa et, se retournant, lui barra la route. L’autre ouvrit des yeux effrayés. Nathan fit un geste, qu’il croyait rassurant, mais qui dut ajouter à son effroi, car l’étranger saisit à sa ceinture le manche d’un objet de bois et de métal, et la lança de toutes ses forces vers la forme immatérielle de Nathan. L’objet la traversa et s’enfonça profondément dans l’herbe. L’étranger en parut épouvanté, battit l’air de ses bras et s’effondra sur le sol, où il resta immobile.

Nathan en fut très surpris et désolé à la fois. Pour lui, ce n’était là qu’un jeu ; il ne voulait pas faire le moindre mal à l’étranger. Mais, pour une raison qui lui demeurait encore incompréhensible, l’apparition de son ectoplasme semblait plonger ces êtres dans l’épouvante. Celui-ci, heureusement, n’était pas mort : sa poitrine se soulevait régulièrement. Sans doute se relèverait-il bientôt et pourrait-il rattraper ses compagnons.

Pour ne pas l’effrayer davantage, Nathan quitta sa forme-reflet pour redevenir un simple nuage gris et, perplexe, s’éloigna, flottant au-dessus de la plaine.

Soudain, il entendit de nouveau le sifflement familier par lequel le maître de ce monde manifestait son amusement.

— Pauvre ami ! Quelle peur vous lui avez causée ! Et vous en voilà vous-même tout troublé. Ne vous inquiétez donc pas sur le sort de votre victime : elle est sans existence réelle.

Nathan ne comprit pas ce que cela signifiait ; l’Invisible s’en aperçut.

— Vous m’avez dit, n’est-ce pas, que vous avez des amis qui vous attendent près d’ici dans l’espace, à bord d’un grand navire ? Ces gens que vous venez de si bien terrifier sont originaires de la planète natale de vos amis. On les nomme là-bas « Indiens ».

Nathan examina l’être étendu dans l’herbe, à qui la peur avait fait perdre connaissance.

— On le croirait vrai, n’est-ce pas ? remarqua l’Invisible, amusé. Ce n’est pourtant qu’une ombre.

Nathan réfléchit au sens de ce terme ; il ne pouvait s’agir d’une existence ectoplasmique comme la sienne, car le corps immobile devant lui était parfaitement tangible ; l’herbe ployait sous son poids.

Le maître de ce monde semblait ne pas utiliser, pour la reproduction de ces créatures, le mode ectoplasmique…

Le lamantin attendit que son interlocuteur se manifestât de nouveau. Il n’en fit rien ; le bref dialogue lui avait sans doute suffi.

Le Solitaire regarda autour de lui. Les « Indiens » avaient disparu ; un grand oiseau, ailes déployées, planait dans l’air calme.

Il reprit sa route.

*

* *

Si l’on en croyait la carte, la distance qui séparait l’île de la côte du continent nord était de 1 800 kilomètres. Mais, d’après le détecteur de Mikel Tompetch, elle oscillait entre 700 et 850 kilomètres.



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.